Le Grandiose et moi...
Depuis toute petite, je sais que je ferai de ma vie « quelque chose de grand ».
Qu'il y aura de l'or du commun, du remarquable dans ma vie.
Très vite je me suis dit que je pourrai changer le monde. Oui oui, rien que ça :-)
Aujourd'hui, quand je prends la plume, ce n'est pas pour essayer d'écrire quelques pages. Une petite voix me dit que peut-être un jour je transmettrai quelque chose qui inspirera des milliers de personnes. Quand je rencontre un homme, je ne me dis pas que je vais passer du bon temps et qu'après on verra bien... Non, quand je rencontre un homme - en l'occurence, celui qui partage ma vie aujourd'hui - je me dis que je vais former un couple inspirant qui célèbre la beauté de l'engagement. Si j'habite une maison, ce n'est pas pour des raisons pratiques – enfin pas seulement. Non, je m'ancre dans un lieu pour y accueillir ceux que j'aime, transformer mon environnement en créant des liens avec mes voisins et la nature. Dernièrement, je n'ai pas seulement pris un job alimentaire dans une librairie, j'ai décidé d'honorer mes besoins matériels tout en diffusant de l'amour autour de moi. Et quand je démissionne, je ne quitte pas juste un job. J'ouvre les yeux sur les contradictions du droit du travail, mes droits et devoirs de salariée, de citoyenne, de collègue...
Je ne fais pas un boulot, j'accomplis une œuvre, je me rappelle pourquoi je suis sur Terre. J'offre ce que je suis au monde....
Quand je vois mes collègues ou les personnes que j'accompagne dans mes ateliers, je ne peux pas m'empêcher de les percevoir dans leur lumière. C'est ainsi, c'est plus fort que moi, je vois le potentiel, le beau. Je le soutiens et le prie d'advenir.
Bref, j'ai des visions grandioses pour moi, ma vie et parfois de celle des autres... Et tout ça... ben tout ça, des fois, c'est fatiguant !
Le plus fatigant, ce ne sont pas les flashs magnifiques. Mais plutôt les tentatives de mise en œuvre. C'est là que ça se complique. S'il y a du divin en moi, il y a du peureux, du sceptique. Du vulnérable, du colérique, de l'impatient. Accomplir du grandiose tous les jours, c'est un job à plein temps qui demande une sacrée dose de persévérance ;-)
Cet après-midi je me suis rendue devant un chêne grandiose justement, près de chez moi. C'est lui qui m'a inspiré cet article.
J'ai compris quelque chose devant ce vieux chêne. Le concept, je l'avais déjà lu, entendu avec mon mental. Cette fois-ci je l'ai ressenti dans ma poitrine.
L'amour existe en même temps que la peur.
Les deux sont là en même temps ! L'amour, quand j'ai peur, c'est accepter d'avoir peur. C'est prendre soin de ma peur, l'écouter pour qu'elle puisse se détendre un peu. Pour le grandiose, c'est pareil ! Le grandiose existe en même temps que le petit. L'extraordinaire côtoie l'ordinaire. Le grandiose, c'est d'aller au bout de cet article, le relire, le corriger puis accepter de le publier ainsi. Ca, c'est grandiose ! Le grandiose, c'est de continuer à écrire mon eBook même si ce n'est qu'une demi-heure par semaine. Sans savoir quand je l'aurai terminé. Le grandiose, c'est de m'engager dans une nouvelle relation amoureuse même si j'ai déjà essayé dix fois. Le grandiose, c'est de me dire "courage, tu vas y arriver" quand, à presque minuit, j'essaie encore de réparer mon imprimante en panne. Le grandiose, c'est de continuer à rêver grand, même quand je sais que la concrétisation de ces visions me demandera de l'effort, du dépassement de soi, des remises en question parfois peu confortables.
Le grandiose, c'est de continuer à croire en la vie même quand toutes les lumières sont éteintes.
Bref, le grandiose, c'est aimer être petit tout en sachant qu'on est très grand !
Et inversement ! ;-)
Photo : Arbre de vie de Gustav Klimt.
